Retraite - Nous français rêvons beaucoup et préparons peu

Une grande banque anglo-saxonne a publié fin février dernier une enquête mondiale sur la retraite. Nous français y apparaissons comme d’incorrigibles rêveurs.

Quelle analyse faire de ce « grand écart » entre nos attentes en la matière et la façon dont nous nous préparons ?

Il y a tout d’abord le résultat de nos politiques sociales depuis l’Après-Guerre, omniprésentes dans tous les esprits, jeunes et moins jeunes, salariés et non-salariés.
Nous français souhaitons en effet un revenu de remplacement (rapport entre la pension de retraite perçue et le dernier revenu pendant  la période d’activité) correspondant à 82% de notre revenu actuel.
Jusqu’ici en fait, l’équation pourrait se tenir : en effet, si l’on considère un revenu en base 100 pour un quadra salarié ayant encore 20 ans à travailler, il aurait dans le système actuel (avant les réformes Agirc et Arcco en cours de discussion, et les suivantes), une retraite de 75 (pour un revenu de fin de carrière de 150, et un taux de remplacement de l’ordre de 50%). Nous français aurions le nez creux, dans l’hypothèse tout de même où le système de retraite ne se dégradait pas. Autre paire de manches….

Là où nous français sommes plus épris de rêve, c’est lorsque nous pensons que ce revenu de retraite proviendra à 57% de l’Etat. Pour autant, 60% d’entre nous français savons que nous ne nous préparons pas comme il le faudrait pour espérer bénéficier d’une retraite  permettant de maintenir notre train de vie. Notre lucidité est grande sur ce point : 36% des personnes interrogées n’ont rien préparé du tout en matière de retraite.

Autre écart intéressant : celui de notre estimation d’espérance de vie d’une part et de l’espérance de vie de notre épargne d’autre part. Nous français sommes conscients qu’il va manquer en moyenne 10 ans, entre une espérance de vie à la retraite de 19 ans, et une durée de consommation de l’épargne estimée à 9 ans.

Cela traduit en fait un effort individuel d’épargne insuffisant.

44% d’entre nous seulement épargnent régulièrement. Il est à souligner que parmi ceux qui n’ont jamais épargné pour leur retraite, 1 personne sur 2 donne pour explication le coût de la vie quotidienne, et ce assez uniformément et quel que soit l’âge. En moyenne, l’âge du déclic pour initier des programmes d’épargne en vue de préparer la retraite et maintenir son train de vie, se situe à 39 ans. Soit un horizon de 25 ans environ pour drainer des flux réguliers.

Autre enseignement de l’étude : il existe un frein à l’épargne longue, qui consiste à se focaliser sur le court terme et à raisonner en séquentiel. Les besoins d’épargne immédiate sont clairement tangibles et souvent prioritaires au détriment d’objectifs long terme, dont typiquement la retraite.

Si l’on nous laisse le choix à nous français entre épargner pour nos vacances OU notre retraite, en ne pouvant retenir qu’une seule possibilité, le premier choix préserve les vacances (47%) avant la retraite (39%) et les 14% d’indécis.

En fait, nos mentalités évoluent, et même assez rapidement : nous français commençons à comprendre que notre responsabilité individuelle est centrale pour réussir la planification et la préparation de nos retraites via notre épargne. Cette inflexion dans les mentalités se fait principalement par critères « défensifs » : 1/ nous français souhaitons conserver un niveau de vie auquel nous nous sommes habitués et 2/ nous admettons désormais l’idée que l’Etat ne pourra pas fournir un revenu suffisant.  

Sur les aspects pratiques, les choses évoluent également : nous français distinguons de plus en plus nettement la planification (évaluer la situation actuelle, identifier des objectifs futurs et mettre en place des actions pour les atteindre) de l’épargne (mettre de l’argent de côté pour l’avenir). Certes les deux aspects démarrent  en même temps, autour de l’âge de 30 ans, le plus souvent via l’épargne bancaire multiproduits. Phénomène intéressant : ceux qui procèdent à une planification ont en moyenne une épargne retraite deux fois plus importante que ceux qui ne planifient pas.

L’étude fait enfin ressortir les bénéfices du conseil externe en planification : 75% de ceux qui font appel à ce type de services ont épargné davantage pour leur retraite ; alors que seulement 23% des français s’étant appuyés sur leurs propres estimations et idées ont épargné davantage. Cela est particulièrement vrai pour la tranche d’âge des 45-54 ans. Nous voyons là peut être les vertus de la rationalisation et aussi de …la contrainte librement consentie.

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